Aujourd’hui les mots coworking, fablab, hackerspace sont rentrés dans le langage commun. Cependant, après avoir sillonné la France pendant 4 années avec le Tour de France du télétravail & des tiers-lieux, nous constatons que le tiers-lieu reste complexe à définir et que pour le comprendre, il faut le vivre ! Néanmoins, nous allons tenter dans cet article, de vous faire toucher du doigt l’univers des tiers-lieux.
A l’origine : le tiers-lieu c’était le pub ou le café du coin
La notion de tiers-lieu a été introduite par le sociologue américain, Ray Oldenburg dans The Great, Good Place (1989), à l’occasion d’une étude sur l’évolution de la structure urbaine en Amérique du Nord.
Il propose ce concept afin de caractériser les commerces qui favorisent les relations et les échanges entre les individus dans un contexte de déclin de la socialisation dans les banlieues.
Il définit le tiers-lieu comme « un lieu où l’on prend plaisir à se rassembler, où l’on tient des conversations, où l’on échange. Une sorte d’agora, publique ou privée, un café du commerce, ou comme dans son temps le lavoir ».
Cette “troisième place” (Third Place en anglais) se distingue des deux premiers lieux de vie : le domicile et le travail.
Aujourd’hui, le tiers-lieu est un laboratoire de la ville et du travail de demain
Le fait est qu’aujourd’hui avec l’avènement du digital et la montée en puissance de l’économie collaborative, de nombreuses initiatives ont vue de jour au cœur des villes et des villages. Les tiers-lieux sont souvent des laboratoires où l’on teste de nouveaux modes de vie, de travail ensemble dans une logique d’ouverture et de partage comme le propose le Manifeste des tiers-lieux.
Le tiers-lieu est propice à la créativité, à l’échange grâce au brassage des individus et des idées qu’il réunit. Les tiers-lieux sont par définition le terreau de l’open-innovation, de la disruption, du crowdfunding, de l’idéation, de l’holacratie…
Par ailleurs, ces lieux sont engagés dans une dynamique collective via le collectif des tiers-lieux francophones pour un partage plus international de leurs expériences.
Quelques exemples de tiers-lieux
Et si on se hasarde à définir les tiers-lieux
On peut résumer que les tiers-lieux sont des espaces polymorphes fondés sur le partage et l’ouverture, en dehors du domicile et de l’entreprise, ancrés dans un territoire.
Ils traduisent une dynamique sociale et favorisent les interactions entre des individus profondément différents, qui n’ont pas nécessairement vocation à se croiser et qui saisissent et modélisent des projets au hasard de leurs rencontres, créant ainsi une communauté en capacité d’innover. C’est la fameuse sérendipité !
Pour faciliter leur développement et leur pérennité, certaines conditions sont requises telles que l’animation du lieu, la présence de services professionnels et non professionnels et notamment une conciergerie, une mise en réseau et un modèle économique robuste.

La Station à St Omer : un tiers-lieu éphémère dans un espace publique.

La Grande Hall de Caen : avant d’être un espace, le tiers-lieu est avant tout une communauté
Quelles inspirations pour les entreprises?
Pour les entreprises, les tiers-lieux représentent des espaces d’innovation externes, mais ce sont surtout des sources d’inspirations intarissables pour les entreprises qui souhaitent devenir actrices de la transition numérique ! Certaines entreprises ont déjà franchi le pas comme Sodebo qui a intégré le fablab Zbis dans ses locaux ou Orange avec son corpoworking à La Villa Bonne nouvelle.
Pour aller plus loin:
- Retrouvez notre publication sur les tiers-lieux dans les Cahiers Albert Kahn.
- Les tiers-lieux ont été mis en lumière lors de la Biennale du Design à Saint-Etienne avec l’exposition Fork the World.
- Découvrez tous les espaces de coworking en France sur NEO-NOMADE
- Une solution applicative pour gérer au quotidien un espace de coworking ou tiers-lieu : CoWork.io

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